Quel avenir pour la France dans une Europe endettée?

Dans un rapport publié le mercredi 27 mars 2025, l’INSEE annonce une dette publique à hauteur de 113%. Un bilan alarmant pour des finances à la rue.

Le Premier ministre François Bayrou et son ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie Eric Lombard, le 15 janvier 2025. AFP

Une dette (presque) record

Ce rapport est d’autant plus inquiétant quand on le compare aux limites fixées par les règles européennes. Le traité de Maastricht fixe une limite de la dette à 60% du PIB, contre 113% en France donc, et un déficit public ne devant pas dépasser 3% du PIB, contre 4,9% en France. A cela, ajoutons que les taux d’intérêt ont largement augmenté, faisant passer la charge de la dette de 38 milliards d’euros à 51 milliards d’euros en l’espace d’un an. Le désendettement prend de plus en plus la forme d’une chimère, qui pourrait redevenir plausible si l’austérité s’installe. Cette tendance exacerbe les tensions sociales. S’il est de plus en plus pressant pour l’Etat de réduire ses dépenses, certains craignent un recul des services publics pour la santé ou l’éducation.

Une dynamique européenne dans la même mouvance

Selon les derniers chiffres présentés par l’Union Européenne, la dette publique est en moyenne à 81,6% du PIB. Des pays comme l’Italie, l’Espagne ou le Royaume-Uni, pour élargir, ont tous une dette supérieure à 100% de leur PIB. 

La carte de la dette européenne

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Si la situation actuelle est déjà compliquée, l’avenir de l’Europe est de plus en plus flou. Les décisions de Donald Trump, depuis son arrivée, y ont participé. En bouleversant complètement la politique étrangère américaine, il pousse ses alliés à s’adapter : la France se pose en leader de cette démarche. Malgré une dette importante, il n’a probablement jamais été aussi important d’investir dans la défense, pour assurer la sécurité de l’Europe. De plus, les récentes annonces quant à l’augmentation de la taxation des produits européens renforcent les tensions commerciales avec les Etats-Unis. 

« Vous pensez que l’Union européenne est très amicale, mais ils nous arnaquent. C’est tellement triste à voir. C’est pathétique. » – Donald Trump, le 2 avril 2025.

Les Etats-Unis, premier partenaire commercial de l’Union Européenne en termes d’exportations, participent de cet avenir incertain.

 

Quelles options pour la France ?

Plusieurs choix s’ouvrent ainsi aux décideurs français. Dans un premier temps, il semble qu’Emmanuel Macron et François Bayrou aient pris le parti de réduire les dépenses, avec 60 milliards d’euros d’efforts budgétaires pour limiter le déficit budgétaire à 5% du PIB. Pourtant, comment articuler ce choix avec la volonté d’une relance européenne ? Emmanuel Macron et Keir Starmer, premier ministre britannique, ont déjà évoqué un renforcement de leur coopération. La réponse se trouve peut-être ici. Si le détachement avec l’oncle Sam est certain, le solution partielle peut se trouver à quelques kilomètres de l’hexagone, chez nos voisins européens qui voudront prendre le même chemin.

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