Les sénateurs ont voté mardi 17 janvier 2023 un projet de loi favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Les objectifs en lien avec la transition énergique perturbés. Le mécontentement des écologistes.

Selon « ActuEnvirnnement.com », le texte simplifie, en outre, les démarches administratives nécessaires à l’établissement de nouvelles centrales. A ce stade, elle vise aussi à modifier en profondeur les objectifs de la politique énergétique française alors même qu’un débat public relatif à ces objectifs est encore en cours, organisé par la Commission Nationale du débat public (CNDP). Cette précipitation du gouvernement à faire voter cette loi sans attendre la fin de ce débat, en actant la suppression de l’objectif de 50% de nucléaire, pose question.
Considérer le débat public
Sur le fond, la question du nucléaire fait globalement consensus au sein de l’hémicycle : mis à part une franche opposition des écologistes, les sénateurs se positionnent en faveur d’une accélération de son déploiement. Parallèlement, quittant la sphère parlementaire, les Français sont invités depuis octobre 2022, à se prononcer sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ainsi que sur les choix énergétiques du pays en participant au débat public, orchestré par la CNDP.
Une loi sur la transition énergétique votée en 2015 supprimée
C’est un sacré changement d’orientation de la politique énergétique du pays français. Le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires, discuté en séance publique au Sénat, prévoit désormais la suppression pure et simple de l’objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité (contre plus de 75% aujourd’hui). LaTribune, « Le Sénat supprime l’objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique », le 18 janvier 2023.
Une loi qui fut autrefois importante
Cet objectif était pourtant la mesure phare de la loi de transition énergétique de 2015, Capital « Hollande réaffirme l’objectif de 50% de nucléaire en 2025 », le 14 avril 2015. Il a été présenté comme l’un des textes les plus importants du quinquennat de François Hollande et censé esquisser un nouveau modèle de consommation et de production énergétique (plus de sobriété et d’énergies renouvelables, moins de fossile et d’atome). En 2019, l’échéance pour atteindre cet objectif avait déjà été reportée à 2035, alors que la loi de 2015 prévoyait un horizon à 2025.