Le hashtag est un outil politique redoutable, offrant une visibilité sans précédent et mettant en avant des problématiques jusqu’alors négligées par les gouvernements. Retour sur l’histoire de ce phénomène sociétal contemporain, dont l’utilité le destine à devenir intemporel.

#THROWBACK2007

L’année 2007 donnait naissance à son premier hashtag (#barcamp), sans que son géniteur l’Américain Chris Messina, anciennement designer chez Facebook, ne se doute que plus d’une décennie plus tard, il paverait l’immense majorité des X. Si le symbole dièse évoque la saveur vintage des premières publications Instagram qui vantait fièrement nos pancakes à la myrtille, il est aujourd’hui largement mobilisé dans la sphère politique tant par les jeunes que les personnalités de tout horizon. Partisans de gauche, défenseur de droite, chacun s’approprie ce symbole pour mettre en exergue les sujets dans l’air du temps, habillant ainsi le débat public de son emblème distinctif.

 

#BOOM

 

Cette disruption numérique ne peut vous avoir échappé que vous soyez enfant du web 2.0 ou spectateurs son essor vous voilà désormais gardiens de la vitalité des échanges politiques en ligne, façonnant l’avenir des débats et assurant leur pérennité. La morphologie du # n’est pas sans rappeler celle d’une grille de morpion, pourtant son rôle est crucial et fonctionne comme une loupe permettant d’optimiser le flux d’information présent sur X. Tout les tweets porteurs du même sujet se retrouve ainsi dans le même couloir, offrant une vue d’ensemble des différents avis sur n’importe quelle actualité. Ce nouveau mode de référencement piloté par les utilisateurs eux-mêmes, va façonner l’algorithme au point d’attirer l’attention de politiciens, voire de remodeler l’agenda médiatique et politique. . L’écho révolutionnaire de ce nouvel usage est tonitruant comme en témoigne l’abondance de hashtag lors des manifestations agricoles où l’ensemble de l’arc républicain s’est emparé du mouvement pour contribuer à la solution de cette problématique d’envergure. Difficile à croire quant à ses débuts, il s’agissait juste de renforcer la participation politique des jeunes grâce à un connecteur populaire. Alors, opportunisme politique ? Clientélisme ?Ne le dites pas aux parti politique, car cette boussole qui indique la provenance du vent, s’est vu devenir un allié de taille pour les politiques souhaitant se livrer à l’offre et à la demande idéologique.

#POWER

Chaque jour pas moins de 125 millions de hashtags sont utilisés, intitule de dire qu’un tel raz-
de-marée ne peut que briser la barrière numérique. Dans cette version post-moderne de La Nuit au Musée,

 ce ne sont pas les animaux empaillés qui prennent vie, mais bien des individus

troquant leurs pseudonymes contre des pancartes accrocheuses en prenant part à des
événements tangibles grâce à la propagation des hashtags. Manifestations, sitting,
commémoration, et même sauvetage. Souvenez-vous lorsque de manière quasi-prophétique 10
ans après l’invention du hashtag, l’actrice Alyssa Milano relance le #MeToo en 2017 pour
sensibiliser au fléau de harcèlement sexuel en racontant le sien. En un rien de temps, le
mouvement submerge tout nos canaux au point de conduire au procès de figures de proue
d’Hollywood comme Harvey Weinstein ou le producteur Bill CosBy. C’est récits populaires
abondent et constituent de véritables légendes, qui resteront gravées dans la pierre, comme un
sigle sur un tweet.

#NOW

Dans le continuum de l’impact manifeste des hashtags politiques, une histoire récente a captivé
l’attention et témoigne de la pérennité du mouvement #MeToo dans la sphère politique. Andy
Kerbrat, député de La France insoumise, s’est récemment ouvert sur son passé en tant que
victime de sévices sexuels, rappelant ainsi que les hommes aussi peuvent être touchés par ces
violences. Son récit courageux, partagé lors d’une interview pour le 12/13 info le mardi 27 février,
a mis en lumière l’importance de briser le silence et de poursuivre la quête de justice, peu importe
le temps écoulé ou la situation actuelle de l’agresseur.
Cette histoire résonne avec la montée en puissance du mouvement #MeTooGarçons, montrant
que les hashtags politiques peuvent non seulement revitaliser le débat, mais aussi fédérer des
individus, qu’ils soient inconnus ou notoires, comme c’est le cas d’Andy Kerbrat. Par sa bravoure,
il a ainsi contribué au changement de paradigme sur la question des violences sexuelles,
traditionnellement associées aux femmes. Ce changement de norme flatte la modernité de notre
époque, et la rapidité avec laquelle elle a inondé nos canaux présente le #MeTooGarçons comme
le nouveau chapitre de l’histoire des hashtags politique.

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