Le gouvernement veut interdire le port de l’abaya à l’école

Invité sur le plateau du journal de 20h de TF1, le nouveau ministre de l’éducation Gabriel Attal a annoncé le dimanche 29 août vouloir interdire le port de l’abaya dans les écoles

A quelques jours de la rentrée scolaire, le nouveau ministre de l’Education a effectué sa première grosse annonce réveillant de multiples débats. Gabriel Attal est clair, lors de sa conférence de rentrée, il martèle  « l’abaya n’a pas sa place dans nos écoles ». Une annonce qui a suscité très rapidement des réactions du coté de la gauche.La cheffe de file de la France Insoumise à l’Assemblée Nationale, Mathilde Panot a dénoncé « l’obsession de Gabriel Attal pour « les musulmanes », la député écologiste  Sandrine Rousseau elle y voit une volonté de « contrôle social sur le corps des femmes et des jeunes filles » rapporte France Info.

Cette décision apporte en effet plusieurs interrogations près de vingt ans après la loi sur les signes et les tenues religieuses à l’école de 2004. Une décision qui intervient alors que de plus en plus d’établissements signalent des atteintes à la laïcité, notamment pour des questions vestimentaires, et réclament une clarification.

L’ancien ministre de l’éducation Pape Ndiaye s’était refusé à réglementer dans le détail les longueurs des robes. Une marge d’interprétation était laissé sur le caractère religieux du vêtement.

 

Qu'est ce que l'abaya ?

Il est alors nécessaire de se pencher sur les réelles significations de ce vêtement. Selon la définition, l’abaya est un vêtement traditionnel féminin, qui consiste en une longue robe ample et couvrante. Il est principalement porté dans les pays arabes notamment en Arabie saoudite dans les pays du Golfe Persique, ainsi qu’au Maghreb. C’est un vêtement semblable à la djellaba porté en Afrique du Nord ou au Qamis porté par les hommes. Le journal Le Monde précise que c’est d’abord un vêtement traditionnel.

C’est en 1979, en Arabie Saoudite, le roi Khal Aziz Al Saoud a donné des gages à ces défenseurs d’une des visions les plus rigoristes de l’islam. Parmi les lois marquantes, le port de l’abaya noire devient obligatoire pour les femmes, qui perdent par ailleurs de nombreuses libertés. Le vêtement s’impose dès lors en Arabie saoudite, devenant un marqueur de l’islam salafiste dans l’imaginaire occidental.

lAujourd’hui, l’appréciation du caractère religieux de l’abaya par les chefs d’établissement repose surtout sur le contexte et l’intention prêtée à celui qui la porte. C’est aujourd’hui ce qui fait polémique, Selon une note des services de l’Etat dont Le Mondea eu copie, les signalements d’atteinte à la laïcité en milieu scolaire sont en augmentation depuis un an (4 710 en 2022-2023, contre 2 167 l’année précédente), et plus de 40 % des remontées mensuelles concernent désormais des tenues pouvant relever aussi bien du culturel que du cultuel – comme le qamis ou la djellaba pour les hommes ou l’abaya pour les femmes. Ces remontées concernent environ 150 établissements, sur plusieurs milliers de collèges et lycées.

 

C’est un réel sujet de discorde pour cette rentrée et cela n’échappe pas à la gauche. Cela une nouvelle fracture entre le PS, le PCF et la France insoumise qui s’insurge de cette annonce. Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a annoncé mardi matin, sur France 2, sa décision d’attaquer cette interdiction au Conseil d’Etat. Pour LFI, cette interdiction n’est que stigmatisation des musulmanes par le gouvernement pour ne pas avoir à répondre sur les problèmes de la rentrée : manque de professeurs, hausse des prix des fournitures scolaires…  rapporte Libération. Hors le PS et le PCF y sont favorables, plusieurs élus ont pris parole sur les réseaux sociaux, dont le député Jérome Guède « Notre boussole, c’est l’interdiction des signes ostensibles à l’école ». Une boussole qui pointe vers la même direction que la majorité des français, selon un sondage commandé par Cnews, 82% des sondés sont contre le port de l’abaya à l’école.

Certains approuvent cette décision, permettant des consignes clairs pour les directeurs d’école, hors, à quelques jours de la rentrée l’annonce de Gabriel Attal reste un peu floue, aucune précision n’a été apportée.

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