
Un amendement en cours
Le lundi 06 février 2023, le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal avait annoncé son souhait de déposer un amendement au projet de loi de financement “rectificative” de la Sécurité sociale. Il s’agit en outre, de rallonger de 600 millions d’euros le budget des hôpitaux en 2023 selon les sources du Monde “Crise de l’hôpital : le gouvernement va rallonger le budget de 2023 de 600 millions d’euros”.
Une crise sans fin
D’après Les Echos, c’est un système de santé qui n’en peut plus suite au discours d’Emmanuel Macron le 06 janvier 2023 aux personnels de santé. Le secteur médical s’est enfoncé dans ses problèmes structurels. La pandémie de COVID-19 a également joué un rôle important dans cette crise avec une triple épidémie (COVID-19, grippe et bronchiolite). C’est autant de facteurs qui ont contribué à l’épuisement constant du personnel de sante. A la fin de l’année 2022, les services d’urgences de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris étaient débordés et des déprogrammations étaient de nouveau nécessaires. Preuve d’un système à bout de souffle, il y a plusieurs personnes qui sont décédées « fautes de soins » aux urgences en France, en décembre 2022. Ce constat repris par Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Saine et professeur en médecine, a été confirmé par la rédaction L’Express.
Une pénurie du personnel
Selon les données de la Drees publiées en 2021 (PDF) et de France TV Info, sur les conditions de travail des soignants, plus de la moitié du personnel hospitalier déclarait, en 2019, travailler sous pression (51%). Et 57% d’entre eux jugeaient la charge de travail « excessive« . Les soignants dénoncent aussi les horaires décalés, les rappels sur les jours de congés, ainsi que le travail les dimanches et jours fériés. Enfin, 13% avaient le sentiment d’accomplir des tâches qu’ils désapprouvaient. « Les conditions de travail sont indignes, c’est du travail à la chaîne, on se croirait à l’usine. Il n’y a aucune reconnaissance, confiait en novembre 2021 à franceinfo Andreina Zika, une infirmière qui a quitté l’hôpital public en 2019 pour se mettre à son compte. « Je subissais toujours davantage de pression et, un jour, je me suis dit que je n’avais pas envie de tuer quelqu’un à cause de ça. »
La question de la rémunération, au regard de ces conditions de travail, peut aussi expliquer la pénurie. Elle a d’ailleurs été centrale lors du Ségur de la santé, qui a conduit à des revalorisations de salaires âprement négociées.
