Une maladresse qui aura pour seul mérite de mettre en lumière un débat peu présent dans nos médias.
Le 28 janvier, le débat autour de la réforme des retraites à l’Assemblée Nationale nous a offert une nouvelle polémique. Cependant, cette dernière ne concerne pas directement la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) mais une députée Renaissance Claire Guichard et sur un sujet qui n’a pas pour habitude de faire les gros titres, les AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap). Lors de la Commission des Finances, Claire Guichard, la suppléante de Gabriel Attal a déclaré que « La vie est faite de choix, beaucoup d’AESH, qui sont des mères ont arrêté de travailler à une époque pour s’occuper de leurs enfants, choisissent ce statut pour avoir les mercredis et les vacances scolaires et elles assument, elles sont heureuses de ce qu’elles font, arrêtez de victimiser les professionnels ».
Une déclaration qui a automatiquement fait réagir.
Cette déclaration a entraîné une vague d’indignation, à commencer par Eric Coquerel le président de la commission. Par la suite sur twitter l’eurodéputée LFI Manon Aubry ou encore le député NUPES Arthur Delporte ont eux également réagi.
Niveau timing, la députée Renaissance ne pouvait pas faire mieux car au même moment La Provence publiait un article dans lequel Gabriel Attal déclarait que « c’est un métier essentiel qui reste précaire. On revalorise le salaire, on permet aux AESH de pouvoir travailler davantage pour compenser cela ». Pour répondre à cette polémique, Claire Guichard a décidé de revenir sur ses propos en tweetant « les AESH consacrent leur vie à la société », elle s’est aussi excusée auprès de « ceux que ses paroles ont pu heurter. Mes mots d’hier ont pu laisser penser que je minore les difficultés qu’elles traversent. Ce n’est pas le cas. »
Au-delà de la polémique, la situation des AESH: un sujet qui fait débat depuis plusieurs mois.
Cette déclaration de Claire Guichard malgré la polémique a permis de mettre en avant un sujet peu médiatisé et pourtant qui est débattu à l’Assemblée Nationale depuis plusieurs mois déjà. En effet, au mois de septembre 2022, selon Le Figaro, Claire Hédon, Défenseur des droits, a « épinglé l’État pour un manque crucial de personnel au service des enfants handicapés. La profession «manque de considération, de reconnaissance et se précarise», dénonce le rapport, qui note que plus de 60% des AESH travaillent à mi-temps et touchent moins de 800 euros nets par mois. »
A l’Assemblée nationale, plusieurs propositions de loi visent à améliorer les conditions des AESH avec par exemple dès février 2022 la proposition 5103 visant à revaloriser le statut des AESH, le 11 octobre la proposition numéro 326 visant à créer un corps de fonctionnaires pour les AESH, le 29 novembre la proposition 582 visant à la création d’un statut des AESH. En ce qui concerne la fonctionnarisation des AESH, cette loi ne sera pas adoptée mais cependant le 16 décembre 2022, la loi visant à lutter contre la précarité des AESH sera promulguée et permettra la « cédéisation » des AESH au bout de 3 ans.