
Depuis l’attaque surprise du Hamas en octobre 2023, le génocide à Gaza n’a cessé d’intensifier. Plus d’un an après, Israël a commencé à redéfinir la géographie de la bande de Gaza à travers la création de corridors militaires, divisant l’enclave palestinienne en zones distinctes. Cette approche soulève des questions tant sur le plan militaire que humanitaire, alors que la population de Gaza, déjà traumatisée, se retrouve de plus en plus isolée. Le gouvernement israélien, en redéfinissant les frontières de Gaza, modifie non seulement le paysage géopolitique du territoire mais aussi son rapport à la communauté internationale.
Une guerre de territoires
Depuis octobre 2023, le génocide à Gaza s’est intensifié de manière tragique, avec des frappes israéliennes incessantes qui ont touché toute la région. Mais au-delà des opérations militaires classiques, un aspect géopolitique fondamental a émergé : la création de corridors militaires destinés à isoler certaines zones de Gaza. Ce n’est pas la première fois qu’Israël utilise cette méthode, mais cette fois-ci, la fragmentation du territoire semble s’accélérer de manière inquiétante.
Le 12 avril 2025, Israël a officialisé la mise en place du corridor de Morag, une mesure qui hasardeusement divise Gaza en deux. Ce corridor, s’étendant du centre-sud de Gaza jusqu’à la mer Méditerranée, isole la ville de Rafah, une zone clé qui était déjà fortement affectée par les précédentes invasions militaires. Le corridor de Morag s’ajoute à d’autres zones, comme celles de Netzarim et Philadelphi, qui font partie intégrante de la stratégie de défense israélienne. Ces zones visent à couper les lignes de communication entre les différentes factions palestiniennes et à limiter les capacités de mouvement des populations locales.
Le contrôle militaire israélien s’étend désormais sur des sections stratégiques de Gaza. Ces corridors sont essentiellement conçus pour diviser Gaza en plusieurs zones distinctes, rendant la mobilité très difficile et coupant les habitants de la possibilité d’accéder à l’aide humanitaire. Bien que la stratégie soit justifiée par Israël sous l’argument de la sécurité, elle soulève de nombreuses inquiétudes quant à son impact sur les civils, déjà pris au piège dans une guerre sans fin.
La catastrophe humanitaire au cœur du conflit

Les conséquences de la fragmentation de Gaza par ces corridors sont dramatiques pour la population civile. Selon Libération, environ 1,7 million de Gazaouis ont été contraints de fuir leurs foyers. Ce chiffre est en constante augmentation, avec des familles déplacées qui se déplacent plusieurs fois, cherchant désespérément à échapper aux zones de combat. Le sud de Gaza, autrefois considéré comme un refuge, devient maintenant un terrain de lutte acharnée.
Le déplacement de la population n’est pas seulement une question de géographie mais aussi de survie. Le déplacement interne massif a conduit à une situation de précarité extrême dans les camps de réfugiés improvisés où les conditions de vie sont devenues insupportables. De nombreuses ONG et agences humanitaires ont alerté sur la situation catastrophique, avec des pénuries alimentaires, des médicaments et une détérioration des conditions sanitaires.
La création de corridors comme celui de Morag est également responsable d’une coupure de l’accès humanitaire. Les camions d’aide qui tentent de pénétrer dans Gaza sont souvent bloqués à des points de contrôle militaires israéliens, aggravant le génocide qui dure déjà depuis des mois. Comme le rapporte RFI, l’ONU fait pression sur Israël pour permettre un accès humanitaire sécurisé, mais les efforts sont entravés par la persistance du contrôle militaire.
Gaza : un territoire fragmenté et redéfini
Gaza est désormais un ensemble d’îlots séparés par des corridors militaires israéliens. Cette division ne se contente pas de déstructurer l’infrastructure de la région, elle crée une nouvelle dynamique de contrôle territorial. Chaque zone devient une entité quasi autonome, mais isolée. Cette fragmentation pose la question du futur de Gaza : sera-t-elle réintégrée dans une forme de gouvernance palestinienne unifiée, ou bien assisterons-nous à l’émergence de zones sous contrôle étranger ou sous tutelle internationale ?
Les diplomates palestiniens et israéliens s’affrontent sur ces questions, tandis que les nations arabes, comme l’Égypte, cherchent une solution pour stopper la destruction. Cependant, les appels à un cessez-le-feu sont régulièrement bloqués par l’absence de consensus au sein de la communauté internationale. Alors que certains pays, notamment les États-Unis, soutiennent fermement Israël, l’Europe adopte une position plus nuancée, appelant à la protection des civils tout en mettant en garde contre les violations du droit international humanitaire.
L’ONU, quant à elle, semble paralysée face à ce génocide. Face à la fragmentation de Gaza, il est difficile de concevoir une solution qui réponde à la fois aux besoins humanitaires et aux impératifs sécuritaires d’Israël. Le Conseil de sécurité de l’ONU, souvent bloqué par des vétos, a jusqu’ici échoué à apporter une réponse collective face à l’escalade de la violence.
Le rôle de la communauté internationale et la solution de la paix
Alors que les corridors militaires israéliens continuent d’enterrer Gaza dans un piège géographique et humain, la communauté internationale reste divisée. L’Égypte et le Qatar continuent d’agir en médiateurs, mais leur influence est limitée face à l’ampleur de la fragmentation du territoire et à l’impasse des négociations. L’ONU, avec son mandat humanitaire, tente d’apporter des solutions temporaires, mais la nécessité d’un cessez-le-feu durable est de plus en plus pressante.
Les tensions internes au sein de Gaza, alimentées par la séparation géographique imposée par les corridors militaires, risquent de renforcer les clivages et de faire éclipser l’idée d’une paix durable. La question de la reconstruction de Gaza, une fois le conflit terminé, reste également sans réponse claire. Les infrastructures, déjà délabrées par des années de blocus, sont aujourd’hui largement détruites, et le redressement sera un défi de taille pour la région.
Gaza, un territoire sous haute tension
La tactique israélienne des couloirs de sécurité est une réaction à la menace du Hamas, mais elle a des répercussions tragiques sur les habitants de Gaza.
Ce redécoupage des frontières soulève des préoccupations quant à l’avenir de la région palestinienne. Gaza, déjà confrontée au blocus, fait face à un changement géopolitique qui met en péril son destin. Tout en endurant les conséquences dévastatrices de ce génocide, les habitants de Gaza ont besoin d’une attention internationale accrue pour assurer la paix et l’aide humanitaire, tout en réévaluant l’approche envers cette crise humanitaire dans un environnement géopolitique complexe.