La visite du roi Charles III à Versailles reportée, conséquence d’un pays divisé

La rencontre entre le roi Charles III et Emmanuel Macron, prévue dimanche 26 mars au Château de Versailles a dû être reportée en raison des mobilisations.

Un changement de dernière minute

Quelques jours auparavant, la question se posait encore, de savoir si le président de la République prendrait le risque d’accueillir le nouveau roi d’Angleterre et la reine Consort pour leur première visite à l’étranger, alors que les rues françaises s’enflamment. Ce vendredi 24 mars, à la suite d’une concertation avec le chancelier allemand Olaf Scholz, Emmanuel Macron a pris la décision de reporter l’accueil du monarque. Ce qui a orienté sa décision est, selon un communiqué de l’Élysée, l’annonce par l’intersyndicale d’une nouvelle journée de mobilisation prévue le 28 mars , survenue la veille. Selon ce même communiqué, cette décision serait le fruit d’un accord mutuel entre les deux chefs d’État. Cependant côté britannique, on soutient que le président Macron a bel et bien orienté ce choix : « cette décision a été prise avec l’accord de toutes les parties, après que le président français a demandé au gouvernement britannique de reporter la visite » a rapporté un porte-parole de l’Ambassade britannique d’après le JDD. Lors d’une conférence de presse sur les lieux du Conseil Européen (à Bruxelles), Emmanuel Macron s’explique  : « Nous ne serions pas sérieux et nous manquerions d’un certain bon sens à proposer de venir faire une visite d’État au milieu des manifestations ». Effectivement, l’arrivée du roi et de sa femme à Versailles n’aurait pas constitué un argument pour mettre en pause la colère du peuple, si ce n’est le contraire. Le porte-parole du nouveau parti anticapitaliste Olivier Besancenot avait d’ailleurs déclaré : « Nous accueillerons Charles III avec une bonne vieille grève générale. » rapporte le journal anglais The Guardian.

 

Une « honte » pour le pays ?

Bien que le manque de forces de l’ordre, en raison des multiples mobilisations ait été un des arguments principaux de ce report, d’après un article paru dans Le Monde, la sécurité du couple royal n’est pas le seul risque qui pesait sur cette visite d’État. Les grèves SNCF étant prévues aurait impacté leur programme : ils avaient prévu de rejoindre Bordeaux par voie ferroviaire. Alors que les manifestations attiraient l’attention des médias étrangers, cette décision n’a pas manqué de faire réagir nos voisins Outre-Manche. Pour le journal anglais The Time, « ce revirement de dernière minute vient souligner l’état de désordre vers lequel le pays sembler glisser ». Côté français également, les personnalités politiques ont rapidement réagi. Si Jean-Luc Mélenchon s’en est amusé sur Twitter, alors qu’il avait exprimé quelques jours auparavant que ce n’était « pas le bon moment » pour recevoir le nouveau roi, Clémentine Autain exclame une victoire. Côté Républicain, Éric Ciotti a exprimé une honte : « Quelle image pour notre pays de n’être même pas en capacité d’assumer la sécurité d’un chef d’État. » Sans regret pour le couple britannique, qui prend la route vers l’Allemagne et qui se réjouit de revenir en France, quand le climat se sera apaisé.

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